Alone prod (15/05/2018)

CD & album numérique 13 titres 

1.      Zeldayaya
2.      Libre
3.      Au Nom De
4.      Ce Noël
5.      Zayz
6.      Révolution
7.      Bitch
8.      Expérience
9.      Suicide
10.    Surprise
11.    Black
12.    Mensonge
13.    L’Ange Déchu(e)

Crédits
Christian Nevil – Basse
Vox – Guitare
Switch – Guitare, claviers
Jacquy Bitch – Chant, claviers, programmation

Ce qu’ils en disent :

Mon premier désigne une connexion électrique coaxiale, mon second est un mot interrogatif, mon troisième est la femelle du chien en anglais, mon tout est un artiste français culte dont le pays semble s’évertuer à ne pas reconnaître le talent unique : Jacquy Bitch, bien joué ! Et avec un septième album, rien que ça ! Et est-ce qu’il tourne en rond, radote ? Pas le moins du monde, son deathrock est tellement unique qu’on le reconnaît dès les premières notes sans s’empêcher d’être surpris (superbe intro de ‘Zeldayaya’ très ‘hindoue’, un grandiose ‘Suicide’ relooké version larmes). Pour lister les éléments qui vont vous souffler la face: des guitares toujours aussi puissantes, souvent 100 % deathrock, parfois plus lourdes (‘Libre’), ce timbre de voix habité et décadent comme jamais qui n’hésite pas à se faire plus rageur selon le propos (‘Au nom de’, ‘Libre’), une basse noire indélogeable et des mélodies bétonnées. Pour notre Antonin Artaud contemporain, chanter en langue, ce n’est pas juste une pose, le message est fort et s’infiltre sans besoin d’être décrypté (pas de titre à rallonge, juste des mots qui claquent), tant son énergie est communicative (‘Liberation’, ‘Ce Noël’). La complicité qui l’unit à ses musiciens depuis plusieurs années s’y révèle, tellement la production est impeccable, les arrangements soigneusement travaillés, avec les bases inhérentes au genre certes mais toujours quelques petites trouvailles (un zeste d’électronique parfaitement géré comme sur le départ de ‘Expérience’). Encore une version de ‘Suicide’ ? Effectivement, peut-être bien la plus belle des trois, avec son dépouillement mélancolique, son piano brumeux, ses cordes emplies de spleen, ses voix fantomatiques qui cèdent le pas à un deathrock des plus tristes. C’est là aussi la force de ‘Au nom de’, savoir laisser poindre le spleen, le vrai, pour mieux ressourcer la colère, la puissance, l’héroïsme même par instant (‘L’Ange déchue’). Dans un monde contemporain gangréné par le doute, la menace des acquis sociaux, le retour du fondamentalisme religieux, beaucoup de formations européennes (au contraire des USA par exemple) ont étonnamment opté pour un repli cold wave désincarné. Pas Jacquy Bitch, lui se sert de l’art comme d’une bannière pour monter aux barricades au premier rang et nous n’avons qu’une envie, le suivre. Continue Jacquy, tu es grand !
Guts Of Darkness – Mai 2019 – par Twilight